Léopold Coeur
Textes, peintures, dessins
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Dernière connexion le 19 décembre 2013
Mon nom est Marc-Léopold Crèvecoeur. Né en 1942 d'un père belge et d'une mère autrichienne, à Kabinda (RDC), je suis retraité de l'armée et réside avec Michèle, mon épouse, en France à Montélimar, depuis 2005.
J'ai toujours aimé écrire !
Des poèmes, dont une collection de quatrains-sanctions pour mes camarades en classe de poésie ; des rédactions même imposées ; des narrations, des contes imaginaires et fantastiques ; des thèses à défendre lors d'examens ; des nouvelles, et encore un ouvrage de spiritualité édité sur l'Internet.
Je dessine et je peins des oeuvres picturales, un peu dans la même inspiration.
Je publie, en auto-édition sur TheBookEdition.com, six ouvrages dont des extraits peuvent être consultés sur le site.
Ami
Un ami,
C'est celui qui voit,
C'est celui qui comprend,
C'est celui qui pardonne
Les absences et les oublis,
Les retards aussi,
Et le temps qui passe…
Parce qu'il sait
Qu'il a un ami
Et que rien que cela
Le réjouit déjà,
En ami !
Léopold Coeur
Etre
Etre ou n'être,
N'être ou naître,
Naître et paraître,
Paraître et disparaître ?
Ou naître et vivre
Dans le grand Livre
De l'Amour qui vibre
Et être vraiment libre,
A présent et à jamais
Au Temps qui jadis fuyait
Mais, sage désormais,
Nous garde parfaits ?
Léopold Coeur
L'Obèse
Certes, je suis obèse,
Mais je m'en porte bien,
Que cela vous déplaise,
Je n'y peux vraiment rien !
La mode dominante
M'impose bien d'avoir
L'estomac en descente,
L'obsession du miroir !
Or je souhaite vivre
Ainsi que je l'entends,
Gras peut-être mais libre
D'être à contre-courant !
Freinez donc vos lubies,
Cessez vos allusions;
Après tout, c'est ma vie,
Même sans illusions !
Bien sûr, je mourrai jeune,
Mais vous aussi, plus tard ,
Malgré vos nombreux jeûnes
Et vos couplets bavards .
Si jamais le grand âge
Vous favorise un peu
Et qu'il vous encourage
A devenir très vieux,
Priez que la Camarde
Ne vous laisse en chemin,
Car la vie qui s'attarde
Est pire que la fin !
Enfin quand dans la tombe,
On se retrouvera,
Du maigre ou de la bombe,
Nul ne distinguera
Le mort de bonne chère
Qui voulut être heureux,
Du famélique hère,
A vivre, trop sérieux !
Médaille d'or au Concours international de Poésie 2004
du Cercle de Poésie et de Littérature de Kraainem (Belgique)
- Humour -
Léopold Coeur
A Bernard Dimey
En ce monde, il est d'autres poètes
Que ceux que l'on cite à tout-venant;
Lorsque tu y prends la place en tête,
Tu es bien sûr le plus dérangeant.
Des troubadours en langue de France,
Après Villon, tu vaux les meilleurs ;
Car ta verve triste est espérance,
Ton esprit bougon, un feu railleur.
De ces marginaux que tu vénères,
Des grands, des riches par dérision,
Ta poésie insolente et fière
Nous décrit l'âme sans compassion.
Un temps fabuleux viendra sans doute,
Où gagnant tes jardins à l'envers,
Je croiserai en frère ta route
Et tu m'offriras ton dernier vers !
Léopold Coeur
Liberté
Liberté chérie, amie, jolie,
Liberté adulée, flattée, vantée,
Liberté tentatrice, libératrice, impératrice,
Liberté qu'on défend sur des barricades,
Liberté qu'on clame avec bravade,
Liberté qu'on statufie dans une rade,
Je te respecte !
Liberté honnie, trahie, mentie,
Liberté bafouée, détournée, amputée,
Liberté castratrice, destructrice, dévoratrice,
Liberté boutade, qui n'est plus qu'une façade,
Liberté qui ne vaut plus une balade,
Liberté qu'on embrigade,
Tu me fais peur !
Liberté qui ne donne pas le choix
Entre la souffrance de la rébellion
Et le bonheur défini par un autre que moi ;
Liberté qui devient alors révolution,
Et ne laisse plus place qu'à la haine,
A l'envie et à la rage du désespoir,
Dans le sillage des misères qu'elle entraîne.
Liberté de l'abattoir,
Je te déteste !
Liberté qui ne peut se définir que dans le oui conscient
A la place retrouvée dans l'amour infini,
Et qu'il faut apprendre patiemment
A dégager du mensonge et de l'ennui ;
Liberté qui nous ouvre alors et nous déploie
Aux rivages d'un avenir encore estompé
La magnificence d'un océan de joie.
Liberté de vérité,
Je t'aime !
Léopold Coeur
Le Rien et le Tout
Il se fit qu'un jour le Rien
En eut assez de n'être rien du tout !
*
Qui manifestement ne se doutait de rien,
Et crut que le Rien se moquait de lui, du tout au tout !
Mais lorsque le Rien lui cria que c'était tout ou rien,
Le Tout comprit que le Rien ne plaisantait pas du tout !
Il écouta donc le Rien lui parler de tout et de rien ;
Ce qui était compréhensible après tout.
Peiné pour le Rien même s'il ne le comprenait en rien,
Le Tout entreprit de le flatter avec un peu de tout !
Ceci eut pour conséquence de tant plaire au Rien
Que celui-ci se convainquit d'être supérieur au Tout,
Au point de lui dire qu'il était moins que rien,
Et que lui, le Rien allait tenter le tout pour le tout
En chassant le Tout tel un vaurien !
Amusé plus qu'inquiet, le Tout laissa faire le Rien
Parce qu'il savait qu'étant lui seul le Tout,
Contre lui le Rien ne pouvait rien
Et qu'il résisterait à tout
Ce qu'entreprendrait pour rien, le Rien !
C'est effectivement ce qui arriva malgré tout
L'effort du Rien pour que le Tout ne soit plus rien.
*
C'est tout,
Quoique ce ne soit pas rien !
3ème prix au concours 2008 de " Poésie du point du jour " à Paris
Léopold Coeur
Le Cœur a ses raisons …
" Tu n'as pas de cœur ! "
Reprochait la Raison
A son époux qui s'appelait Cœur,
Et qui lui, n'en comprenait pas la raison !
Car s'ils formaient à contrecœur
Un couple de raison,
Ce n'était ni un crève-cœur,
Ni de la déraison !
Ils laissaient tous deux parler leur cœur
Bien plus que de raison ;
Ce pour quoi, en vrais petits cœurs,
Leurs enfants leur donnaient pleinement raison.
Mais, comme dans toutes les affaires de cœur,
L'un veut avoir plus que l'autre raison,
Cette fois, paradoxalement mais sans rancœur,
C'était la femme qui se voulait Raison.
Son mari, en bon Roi de cœur,
N'osant point lui faire savoir raison,
Fit une pierre de son cœur
Et la supprima sans autre raison !
*
La morale de cette fable sans cœur,
Confirme que c'est avec raison
Que la Raison doit laisser au Cœur
Ce qui lui tient lieu de raisons !
Léopold Coeur
Le Jour et la Nuit
" Cela recommence! " se désolait Dame la Nuit
En voyant Messire le Jour
Chasser les ombres de sa nuit,
Ainsi qu'il le faisait chaque jour !
" Je ne peux le supporter ; le soleil me nuit ! "
Se lamentait-elle, en fuyant au point du jour,
" S'il pouvait se contenter de minuit,
Comme en cet Alaska qui ne voit guère le jour ! "
Rien n'y faisait, et dans un mortel ennui,
La scène se reproduisait jour après jour !
" Je vais le piéger, à la tombée de ma nuit ",
Décida la belle Nocturne, un beau jour !
Le lendemain, ce ne fut ni le jour, ni la nuit,
Car si la Nuit avait pu empêcher le lever du jour,
Le Jour, lui, s'était, sans gêne, mêlé à la Nuit ;
Ce que celle-ci n'eut jamais cru possible à ce jour !
Dans la grisaille du mi-jour et de la mi-nuit,
Le Temps se faisant alors l'arbitre du jour,
Remonta son cours à l'absence de jour ou de nuit ;
Ce fut l'aube d'un nouveau premier jour !
L'Histoire recommençait donc, jour après nuit,
Quand la Muse finit le conflit entre Nuit et Jour,
En insufflant aux poètes l'amour de la douce nuit,
Et aux artistes la splendeur des couleurs du jour !
Léopold Coeur
Le Hibou
Enigmatique et bel oiseau de nuit,
Tu pares les grands bois de ton mystère
Par ton attitude sereine et fière
Qui semble te venir des temps enfuis.
Ton symbole est celui de la sagesse
Qui se mire en tes yeux calmes et froids
Autant que des hommes, le sombre effroi
Quand, lancinant, le remords les oppresse.
Car tu frappes, sanguinaire et brutal,
D'un bec acéré la proie de silence
Et dans l'ardeur du Printemps qui commence,
Monte ton cri solitaire et glacial.
Léopold Coeur
Origine
L'Etre ou le Néant ?
Question fondamentale !
L'un ou l'autre,
Mais pas les deux !
Pourquoi ?
Parce que l'Etre est le Tout
Et le Néant le Rien !
Et que l'un doit
Exclure l'autre,
Forcément !
Si je me fais l'idée du Rien,
Je pense à quelque chose
Qui n'est pas rien
Puisqu'elle existe
Dans ma pensée !
Il n'y a donc pas de Rien,
De Néant ou d'Absence de Tout,
Car par ma conscience et ma volonté,
Je définis une idée du Rien,
Laquelle est alors une part du Tout !
Le Tout existe !
Qu'est-il ?
Je ne sais pas !
A-t-il une origine, un but ?
Pas de réponse !
Pourtant je veux savoir !
Ma première déduction,
C'est qu'il Est
Et que son Mouvement existe
Puisque je suis mon idée sur lui !
L'Etre est donc en mouvement !
D'où vient ce mouvement ?
Est-il le résultat d'un Hasard ?
Est-ce la conséquence
D'une décision, d'un Choix ?
Or le hasard est déjà
Le fruit d'un mouvement :
Tel événement survient
Ou tel autre qui l'exclut ;
C'est une dynamique !
Le Mouvement est donc
Antérieur au Hasard
Qui ne peut être sa cause !
Il ne reste alors
Que la Volonté !
Qu'est-ce que la volonté
Sinon l'attribut d'une conscience !
Qu'est-ce que la conscience
Sinon l'attribut d'une Personne ?
L'Etre est la Personne !
Elle se meut
Parce qu'elle le veut
Et découvre qu'elle le peut,
Comme de définir à son gré,
Son éternité !
Elle contemple sa Toute-Puissance
Qui peut décider tout ;
Sauf de vouloir son contraire !
Son infinitude l'en empêche,
Absolument !
La Personne infinie s'aime
D'Unité et d'Harmonie,
Elle en connaît une telle plénitude
Qu'elle ne veut la garder pour elle seule,
Mais décide de la partager.
C'est le Commencement
De l'Amour
Aussi merveilleux et terrible
Qu'il pourra
Se révéler !
Léopold Coeur
Promenade nocturne
Rencontre merveilleuse et secrète,
Souvenir d'un soir au seuil d'amour
Voilà qu'à mon cœur tu faisais fête
Pour qu'il en garde à jamais le jour.
Te rappelles-tu comme la ville
Nous cacha sous son ciel serein,
Quand notre conversation tranquille
Nous conduisait, la main dans la main ?
Nous étions de la nuit les complices,
Emus déjà mais encor prudents,
Dans l'espoir que ce beau jour finisse
En nous rapprochant plus tendrement.
Ce n'était là que le pas de route
De deux inconnus bravant la peur,
Qui souhaitaient, quoi qu'il leur en coûte,
Goûter l'embuscade du bonheur.
Je croyais ce doux moment le nôtre,
A nous, les promeneurs de la nuit,
Qu'il serait suivi de nombreux autres ;
Menteuse, l'aube répondait oui !
Léopold Coeur
L'Amoureuse
Elle l'a trouvé, il lui a souri !
Quand elle le voit, elle ne sait quelle folle sensation
Lui étreint le cœur et lui serre la gorge !
Le ciel est plus bleu, la terre plus verte,
Le soleil brille au fond de l'étang qui scintille ;
Il explose en gerbes de feux d'artifice
Et se noie dans un océan d'arcs-en-ciel !
Dans ses bras, elle oublie ce qu'elle craint :
Que son cœur ne soit longtemps fidèle,
Ou pire encore, qu'il devienne autoritaire !
Elle oublie qu'elle l'a rencontré depuis peu,
Qu'elle le connaît à peine,
Qu'il est peut-être menteur !
Non, le monde est trop beau pour qu'il ne soit pas sincère !
Elle s'abandonne heureuse au charme de son regard,
A la volupté de ses lèvres !
A demain, la raison, après-demain la prudence !
Aujourd'hui, c'est l'amour et ses vagues de joie,
Qui la font rosir de plaisir
Au creux du lit de l'insouciance.
A-t-elle bien regardé ? Oui, c'est une autre femme !
C'est vrai qu'il l'embrasse avec passion !
Non, il ne se cache même pas et l'entraîne dans ses bras
Jusqu'au plus secret de l'indécence !
Alors elle se fâche, hurle, devient menaçante !
Vénus, apeurée, se retire et fait place à Minerve ;
Un volcan de colère éructe sa lave incandescente !
Les étoiles quittent le firmament, la nuée de l'éclair devient ébène.
Elle se rue sur lui, veut le tuer …
Il se jette à ses pieds, demande pardon,
Dit qu'il n'a pu résister, qu'il ne recommencera jamais !
Foudroyant du regard sa rivale en pleurs de fuite,
Songeant à la tendre vie qui déjà l'habite,
Elle relève l'ingrat qu'elle serre rudement
Contre son sein d'amante et de future mère,
Et, farouche, lui susurre à l'oreille :
Si tu veux vivre …, surtout ne l'oublie pas ! "
Léopold Coeur
Comment taire le cours de mon admiration ? Par la non-rédaction de ce court commentaire !
Gilbert - 22 février 2012 - 23:42